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Dynamique écologique ou « EcoD »

Il existe une méthode de développement appelé Dynamique Ecologique. Plus on creuse sur ces principes, plus notre curiosité grandit. Il existe de nombreux livres sur le sujet (dont les excellents de Rob GRAY), des revues et des ressources en ligne consacrés à ce cadre d’apprentissage et à ses concepts, et lorsqu’on s’intéresse au développement d’athlète le sujet devient vite passionnant.

Cependant, les explications et la terminologie liées à ce cadre paraissent parfois complexes : certains termes universitaires et de recherche, ainsi que les termes issus des domaines de l’acquisition de compétences, de la théorie des systèmes dynamiques et de la psychologie écologique notamment. Surtout le langage de l’acquisition de compétences, qui semble très différent de celui de la formation dans le hockey français.

Une fois cette étape franchie (déchiffrer et comprendre la terminologie), il convient de comprendre la philosophie même derrière cette approche. Pour simplifier et permettre aux entraîneurs de se l’approprier, AIO publie régulièrement des articles de vulgarisation sur le présent blog… restez donc connectez 😜!

Qu’est-ce que la Dynamique Écologique ?

La Dynamique Écologique est « un cadre de développement » centré sur l’athlète, qui place l’environnement (entraînement et jeu) au cœur du développement des compétences technico-tactiques. C’est la définition la plus simple. Mais pour bien comprendre ce cadre, il est essentiel d’approfondir un peu plus. Comprendre ses principes fondamentaux peut aider.

La compétence naît des interactions du joueur avec son environnement.

Ce n’est pas seulement l’environnement qui est au cœur du développement des compétences. Les interactions du joueur avec cet environnement sont essentielles. Ces interactions sont celles que le joueur a, avec les diverses informations qu’il recueille, dans sun contexte de jeu. Nous appelons parfois ces sources d’information des contraintes. Le nombre de joueurs, leurs positions, l’espace dont ils disposent, l’espace dont ils ne disposent pas, l’emplacement du palet, de la crosse, du gardien, le temps de jeu, le score, les règles du jeu… La liste des sources d’information (c’est-à-dire des contraintes) peut être infinie. L’émergence des compétences chez un joueur repose sur la façon dont il apprend à interagir avec ces sources d’information.

La compétence naît d’un processus continu de couplage perception-action.

Ce principe s’appuie sur le premier cité. Dans le principe ci-dessus, l’importance des interactions entre le joueur et l’environnement est souligné, c’est-à-dire l’interaction avec les sources d’information tout autour. Pour interagir avec ces sources, les joueurs doivent d’abord être capables de les percevoir. Ils doivent les voir, les sentir et/ou les entendre. Une fois qu’un joueur a perçu l’information, il peut agir en conséquence.

Dans ce cadre, l’émergence, ou le développement des compétences techniques, résulte d’un cycle constant de perception de l’information et d’action en conséquence. Mais voici le point crucial : ce cadre suggère que la perception et l’action doivent rester couplées pour que les compétences se développent pleinement. Supprimer la perception et demander uniquement au joueur d’agir ne suffira pas. Des exercices isolés ou sans opposition suppriment la perception et rompent le couplage.

Le développement des compétences et l’apprentissage sont non linéaires (par opposition à linéaires).

Ce dernier principe définit la différence principale avec l’approche plus traditionnelle ou dominante utilisée dans notre sport. En termes simples, l’apprentissage non linéaire ne prescrit pas de solution unique ni la notion de solution « idéale ». Il ne guide pas les joueurs à travers un parcours de séquences strictes et prédéterminées (avec une réalisation espérée ou exigée) !
L’apprentissage linéaire reste essentiellement basé sur une acquisition hiérarchisé, de « A avant B avant C… ». Le principe est ainsi structurés pour permettre de présenter des contenus selon des séquences et des progressions prédéterminées, permettant de progresser étape par étape, des concepts simples aux concepts plus complexes et d’espérer que ceux-ci se transfèrent naturellement dans le jeu.
La formation des entraîneurs actuelle et la plupart des méthodes utilisées en France dans notre sport privilégient ce type d’apprentissage linéaire.

Éléments à considérer

Tout le monde ou presque utilise l’apprentissage linéaire bien plus que le non linéaire depuis des dizaines d’années. Ainsi nous produisons logiquement le même type de joueur depuis autant de temps. Mais lorsqu’on commence à s’intéresser davantage à l’EcoD, on réalise qu’il y a vraiment d’autres considérations et impacts sur les apprenants.

La définition de la compétence.

La compétence (ou les « skills ») a toujours été évaluée à travers le patinage, les passes, les tirs, le contrôle du palet, la mise en échec, etc. Les éléments techniques du jeu. Or ces éléments techniques, dans ce cadre, nécessitent une nouvelle définition. La compétence est désormais une qualité de prise de décision et de résolution de problèmes… une efficacité ! Elle n’existe donc que dans un contexte de jeu (ou équivalent). Être compétent signifie ainsi qu’un joueur possède la capacité de percevoir l’environnement et de s’y adapter.

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